En 2007, il y a eu un moment critique quand j’ai commencé mon séjour en Angleterre. Je venais de finir ma première retraite Vipassana, et j’étais dans un état de pur moment présent, sans objectif précis, seulement l’envie de vivre l’expérience.
Puis, la réalité m’a rattrapé à la frontière.
Le Déni du Détail
À la fin du mois de novembre, lorsque les douanes ont vérifié ma carte d’identité, elles m’ont informé que sa validité était bientôt finie. Et que je devais revenir en France avant qu’elle ne soit plus valide. Je crois qu’il restait 3 semaines de validité.
C’est le genre de détail qu’on vérifie quand on part à Katmandou, mais à Londres, à 2 heures de train de Paris, on a du mal à imaginer que ça peut arriver… Et pourtant, c’était le cas et c’est ce qui m’est arrivé.
Le problème, c’est que très rapidement j’avais trouvé un logement « stable » (voir mon article : Toutes Mes Victoires à Londres) et un travail dans un Wimpy (voir mon article : Wimpy).
Trois Semaines : L’Autre Bout de l’Univers

Pour être honnête, ne sachant pas quel allait être le but de ce séjour et n’étant pratiquement que dans le moment présent après ma première retraite Vipassana (voir mon article : Ma Première Retraite), quand j’ai eu cette info, je ne savais pas comment la gérer dans ma tête. Trois semaines étaient l’autre bout de l’univers à ce moment-là pour moi.
Mais il a fallu prendre une décision. Ma famille voulait que je revienne. En gros, sans pièce d’identité, je ne pouvais plus passer la frontière : je pouvais rester sur le territoire anglais, mais plus revenir en France.
C’est drôle, quand j’y repense, l’Univers voulait vraiment que je m’ancre à Londres.
La Crise et la Solitude
Juste après avoir trouvé mon logement avec les Indiens, j’ai traversé le plus gros moment de déprime de mon voyage. J’étais seul, je ne savais pas vraiment quoi faire là-bas, et pour être honnête, c’était dur.
Sortir de sa zone de confort, même si on ne l’aime pas et qu’elle nous fait souffrir, n’est jamais facile (voir mon article : Le Choc Qui a Changé ma Vie). J’ai le souvenir de journées cafardeuses comme jamais. Le soir arrivait à 15h30… oui, Londres en décembre, c’est quelque chose… C’était la première fois que je me retrouvais avec moi-même avec cette intensité. C’était la première fois que je quittais le logement de mes parents. Même si mes relations avec mon père n’étaient pas bonnes, j’avais un toit.
J’ai dû traverser ce désert pour ensuite m’affirmer et me transformer.
Le Choix de l’Ancrage

J’ai finalement décidé de dire que je ne reviendrai pas.
Aurais-je été capable de repartir après les fêtes ? J’étais complètement en mode baroudeur. Un nouveau départ from scratch, personne ne m’avait aidé dans cette nouvelle aventure.
En fait, si, j’avais un point de chute près d’un monastère bouddhiste près de Wembley Park, mais c’est tout ! C’était avant que je ne rejette complètement le bouddhisme et que je m’ancre dans cet état de présence grâce notamment à Eckart Tolle en 2014 (voir mon article : Eckart Tolle).
J’ai passé Noël avec mes colocataires Indiens et ce fut un beau moment. Chaque nouvelle expérience me donnait des points dans ma confiance de m’affirmer, dans ma confiance de faire face.
La Marche du Survivant
Si j’avais cédé face à cette difficulté, aurais-je pu ensuite :
- Aller à Jersey et vivre ma plus belle expérience professionnelle ?
- Aller ensuite au Luxembourg, faire mon burn out et comprendre que la finance n’était pas pour moi, accélérant finalement le processus de découverte ?
- Aller au Népal en 2009 (voir mes articles : Mes Voyages au Népal) pour comprendre que le bouddhisme était une trappe comme tout « mouvement spirituel » à partir du moment où l’on dérive son identité à ce mouvement ?
Bref, j’ai fait face et j’ai marché. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai mis en place la marche dans ma routine. Je partais à pied de Wembley Park sans savoir où j’allais atterrir et pouvais marcher pendant des heures.
Mon but n’était pas d’avoir un travail à temps plein, mais de vivre des expériences et d’apprendre l’anglais. Comme j’avais quelques économies, je pouvais me permettre de marcher beaucoup.
Cette habitude de marche ne m’a jamais quitté et c’est de mon point de vue aujourd’hui ma meilleure pratique spirituelle.
L’Enseignement : Accroche-toi et Traverse

Si tu sens que c’est la bonne direction, mais que tu te retrouves seul face à une difficulté administrative, émotionnelle ou logistique : accroche-toi et traverse ce désert.
La traversée du désert n’est pas une punition ; c’est le processus qui te permet de retirer les couches de l’identité passée. C’est le moment où tu te donnes la permission de t’affirmer.
Tu en ressortiras inévitablement grandi.
➡️ Pour aller plus loin dans mon voyage en Angletterre
J’ai vécu Londres comme une renaissance, je t’invite à aller visiter cet article ou je raconte des anecdotes personnel que j’ai vécu à Londres : 👇😊
L’Angleterre : le monde ne suffit pas (sur le blog Mumbai 31)
💬 Et vous ? Quelle a été votre traversée du désert ?
Je serais ravi de vous lire ! Chaque aventure est unique, mais la transformation est universelle.
Quelle difficulté majeure vous a le plus transformé(e) ? Racontez-moi votre plus grande victoire d’affirmation de soi en commentaire. ⬇️ 🚀
