C’est une vidéo YouTube de quelques minutes qui a tout déclenché. Un matin, elle est apparue sur mon écran, et elle m’a donné le courage de franchir le pas le plus difficile de mon parcours d’entrepreneur : prendre mon numéro de Siret.
Mais pour comprendre ce moment, il faut revenir au début, à l’origine de La Goutte Verte.
L’impasse administrative et le pistolet à chaux

En 2018, mon objectif était clair : intégrer une Coopérative d’Activité et d’Emploi (CAE) pour lancer mon entreprise. J’avais déjà un premier chantier test et un investissement de 250 € dans un pistolet à peinture pour projeter la chaux. Mais après le premier chantier, le pistolet a rendu l’âme. La chaux est une matière extrêmement abrasive, et mon procédé n’était pas encore au point.
À ce moment-là, je me sentais bloqué. La plupart des CAE exigeaient une assurance décennale, mais sans diplôme dans le bâtiment, c’était impossible d’en obtenir une. J’ai donc postulé pour une formation de peintre façadier de six mois. C’était ma seule chance de valider mon projet. Ma candidature a été acceptée, et je me suis lancé dans ce nouveau cursus.
Même si je me sentais en décalage avec la majorité des étudiants, j’ai rapidement pris un rôle de leader. J’ai survolé les matières théoriques, mais j’ai appris avec passion toutes les matières techniques. La vie était simple, j’étais apprécié, et tout se passait bien.
Jusqu’au moment du stage.
Le stage de l’enfer
J’ai trouvé un artisan spécialisé dans la projection de chaux-chanvre, un procédé qui m’intéressait beaucoup. Son site web racontait une belle histoire, et je me suis dit que c’était le bon endroit pour apprendre. Il m’a proposé de m’héberger pour la durée du stage, et j’ai accepté.
Dès le premier instant, j’ai ressenti un profond malaise. J’ai eu l’impression d’un homme autoritaire, obsédé par sa propre personne. Le matin du premier jour, sa femme est venue me voir en secret et m’a dit : « Il est gentil, il peut se mettre en colère, mais il est gentil. »
J’ai compris à cet instant que je n’étais pas au bon endroit. Après une journée de malaise, j’ai pris la décision de partir. Le lendemain matin, je lui ai expliqué que j’avais développé une allergie au chanvre. En réalité, je ne supportais pas son comportement et je me suis dit que le temps des seigneurs était fini.
Il a refusé d’accepter mon départ, et quand il a compris que ma décision était prise, il a jeté mon sac dehors et a commencé à m’insulter avec une violence inouïe. Il m’a dit que je ne valais rien, puis, l’invraisemblable s’est produit : il a menacé de me tuer.
J’ai gardé mon calme, centré en moi, conscient que la moindre réaction pouvait mal tourner. Il était bien plus costaud que moi. Quand il est enfin rentré chez lui, j’ai eu peur qu’il aille chercher une arme. Heureusement, une voiture est passée et je me suis mis en sécurité. Le conducteur, qui le connaissait, m’a confirmé que son père et lui étaient connus pour leurs méthodes violentes.
En écrivant ces lignes, les larmes me viennent encore.
Le stage, la formation… tout était terminé. J’avais un nouveau traumatisme à gérer, en plus de celui, similaire, que j’avais vécu en aidant ma mère à quitter mon père quelques années auparavant.
Le déclic inattendu
Quelques mois plus tôt, avec ma compagne, j’avais découvert le surf. C’était un sentiment de liberté incroyable. Après le stage, j’ai traversé une période profonde de doute et d’anxiété. Je vivais avec ma mère et un matin, une vidéo de Kelly Slater, une légende du surf, est apparue sur YouTube (une notification sur mon téléphone !).
En la regardant, j’ai ressenti la même sensation que sur l’océan. J’ai eu une idée folle, une idée magique. Je partirais six mois dans un coin de Bretagne pour surfer. Tout s’est enchaîné à une vitesse folle. J’ai trouvé un poste de saisonnier à Carrefour Market, j’ai refait mon CV et j’ai envoyé ma candidature.
Mon amie a décidé de m’accompagner, et ensemble, nous sommes partis sans même avoir de logement sur place.

6 mois pour regagner confiance
J’ai travaillé six mois à Carrefour Market, et même si le travail n’était pas passionnant, j’avais besoin de retrouver confiance en moi. Chaque fois que je rangeais une boîte de conserve, je me voyais projeter de la chaux pour La Goutte Verte. Cette vision m’a donné l’énergie nécessaire pour ne rien lâcher.
Le surf, lui, m’a aidé à digérer le traumatisme. Chaque vague surfée était une victoire contre mes peurs, et mon corps guérissait des traumas passés. Ces six mois furent les plus beaux de ma vie. La violence que j’avais vécue a été transformée en résilience.
Quand je suis rentré de Bretagne, la peur avait disparu. Je ne voulais plus être dépendant d’une CAE ou d’un diplôme. J’ai franchi le pas, et j’ai pris mon numéro de Siret. Je ne savais pas que le parcours serait semé d’embûches, mais je savais que j’avais enfin le courage de me lancer.
…À suivre.
Saut dans le temps :), check mon dernier article avec le chantier qui m’a fait arrêter La Goutte Verte et ou j’ai commencé mon activité de vente de formation en montage vidéo :
Le chantier qui a mal tourné et pourquoi j’ai arrêté la Goutte Verte
L’aventure des formations en montage vidéo avait commencé l’été 2021, mais la décision de m’y mettre complétement a été prise grâce à ce chantier 👆
Voici une courte vidéo qui explique comment ma passion pour le montage vidéo est né :
Ici, je partage des articles beaucoup plus personnel sur mon blog Mumbai 31, ou je parle d’éveil, des mes voyages, Indes, Népal, Angleterre et ce que signifie pour moi vivre dans le moment présent :
On a tous des histoires à rebondissement, l’important c’est d’en sorti grandi, n’hésite pas à partager la tienne en commentaire, je serai ravi de la lire 😊👇