L’Angleterre, en 2007 – 2008, a été l’expérience qui, je pense, m’a le plus transformé. Sur le plan relationnel et professionnel, comme j’ai pu l’écrire dans cet article, c’est là que j’ai eu ma première relation long terme avec une femme (voir l’article : Londres, Le Monde Ne Suffit Pas), mais professionnellement, ça a été aussi un catapulteur de confiance.
Mon état d’esprit (mindset) était le suivant : je disais oui à tout. Tout était nouveau, je ne connaissais personne, et j’avais l’impression d’être redevenu en partie « neuf » après les quarante-cinq jours que j’avais passés dans un monastère à pratiquer la méditation Vipassana (Voir mon article sur ma première retraite Vipassana).
Le Pouvoir de l’Acceptation Totale

Je n’avais strictement aucune attente, à part vivre le moment présent. Tout s’est enchaîné tellement vite : mon travail à Wimpi (voir l’article), ma colocation avec des Indiens et une Népalaise. J’étais totalement dans l’acceptation de ce qui m’arrivait.
Je me rappelle une nuit m’être réveillé dans ma chambre (c’était avant la colocation avec les Indiens). Le chauffage s’arrêtait à 22h et l’isolation de la chambre était… inexistante. Je me suis réveillé à 2h du matin frigorifié. J’ai pris toutes les affaires que j’avais dans mon sac de baroudeur (un gros sac de randonnée) pour moins sentir le froid. Au fond, je crois que même cette expérience « déplaisante » me plaisait, parce que je me sentais libre, à l’intérieur de moi.
Le Défi de l’Animation : Quand l’Inconnu S’invite

Une des expériences les plus challengeantes a été une proposition d’animateur à Walk Farm, dans le nord de Londres, pour une classe de primaire d’enfants ressortissants français. Je n’avais jamais fait d’animation et, pour être honnête, je ne me sentais pas capable de le faire. Mais à ce moment-là, je ne réfléchissais pas : je prenais toutes les expériences qui se présentaient.
Le premier jour où je me suis rendu au centre d’animation, il y avait des enfants qui couraient partout, âgés de 3 à 12 ans. Le premier contact a été plutôt comique. Un enfant de 4 ans (environ, je pense) m’a regardé et m’a dit : « T’as la trouille, hein ? » J’ai répondu « Non, absolument pas », mais j’étais terrifié.
Je ne savais pas comment réussir à me lier aux enfants, et n’ayant jamais supporté l’autorité, je n’avais aucune intention de jouer la carte du « je sais tout et je vais vous apprendre ». J’étais en pleine phase de désapprentissage après 45 jours de méditation… Bref, je suis resté patient et présent, essayant de me détendre et de me laisser guider par les autres animateurs qui avaient beaucoup plus d’expérience que moi.
La Magie Opère : Le Ping-Pong comme Lien

La magie a opéré quelques heures plus tard, quand nous sommes tous allés dans un gymnase pour l’activité du matin : le ping-pong. J’avais repéré le groupe de leaders : quatre enfants de 11 et 12 ans.
J’ai toujours été plutôt sportif et polyvalent, et je maîtrisais bien le ping-pong, c’était donc une aubaine. Je m’approche d’eux et leur demande s’ils connaissent le jeu de « la tournante » (courir autour de la table, celui qui rate est éliminé jusqu’à la finale). Ils me répondent que non. Je leur demande s’ils veulent essayer. Ils me disent oui.
Ça y est, c’était parti. Je jouais avec eux… La glace était brisée. À partir de là, je me suis entendu avec tout le groupe ; ça a été une expérience formidable. Je n’ai jamais réussi à voir les enfants comme des « enfants » ; je crois que c’est pour ça qu’ils m’appréciaient. Il faut bien sûr les guider et parfois mettre des limites, mais croire qu’on en sait plus qu’eux est tellement arrogant. Ils ont la joie et l’innocence : c’est nous qui devrions apprendre d’eux, et pas l’inverse.
L’Hommage Militaire et la Preuve de Respect
À la fin de mon année d’animation, au moment où j’allais entrer dans un nouveau challenge dans ma vie (mon travail en banque à Jersey pour huit mois de mission qui ont été extraordinaires), les enfants m’ont fait un cadeau incroyable. À mon dernier jour, en rentrant d’activité, j’étais devant, et Dana, ma petite amie (voir mon article Londres, Le Monde Ne Suffit Pas), derrière la file. Ils se sont mis volontairement en rang et se sont mis à chanter en se mettant au pas militaire. C’était comique et tellement émouvant. Je l’ai fait avec eux. Ils l’ont fait d’une manière spontanée. Je pense que la majorité d’entre eux m’aimaient et me respectaient parce qu’ils me prenaient pour leur égal.
L’Anecdote Croustillante : Le Périphérique de Londres

La dernière anecdote croustillante que j’ai envie de raconter : quelques semaines après avoir commencé l’animation, Franck, le directeur, m’a tout de suite positionné comme animateur et non plus comme accompagnateur (ce qui était prévu au départ, étant donné mon manque de compétence), car il avait vu comment ça se passait, surtout durant les activités physiques.
J’arrive un mercredi matin au centre pour une journée d’animation. Il me dit : « Aujourd’hui, on va à Lego Land ! » Il me demande : « Tu as le permis ? » Hum, oui. Aucun des autres animateurs n’avait de permis, sauf lui et moi. Il avait une grosse berline, et le van n’était pas suffisant pour faire entrer tous les enfants et animateurs. Il me demande : « Tu es OK pour conduire le van ? » Hum, oui (on s’entendait bien, il était un peu roost comme moi).
Je suis parti avec une animatrice et neuf enfants à l’arrière dans le périphérique de Londres pour aller à Lego Land. Je n’avais jamais conduit de van, et je n’avais jamais conduit à Londres (le sens des voies est inversé). Je lui partage ma préoccupation. Il me dit : « Tu vas gérer sans problème, reste les yeux fixés sur ma voiture. » Il me voyait un peu comme un warrior, ce que j’étais certainement pendant toute cette période.
Le Park d’Attraction Lego Land
Nous voilà partis. Il ne fallait surtout pas les perdre de vue. Je ne comprenais rien aux panneaux, et il n’y avait pas Google Maps à l’époque. En plus, j’avais les neuf enfants à gérer à l’arrière.
L’arrivée à Lego Land s’est bien passée. J’avais trois enfants à ma charge, et j’ai fait en sorte qu’ils aient la meilleure expérience possible. On courait partout, on s’est littéralement éclatés, même si j’étais totalement gelé (ça devait être fin février/début mars, et la majorité des attractions étaient avec de l’eau et des éclaboussures).
Bref, la journée s’est bien passée, et on a retrouvé tous les autres au point de rendez-vous à la fin. On repart. C’est là que c’est devenu compliqué. On était forcément un peu en retard sur l’heure du planning, donc Franck devant moi roulait un peu vite… et à un moment donné, il passe un feu que je ne peux pas prendre, et je m’arrête.
La panique à bord. On est au milieu du périphérique à Londres. On avait bien sûr les téléphones, mais c’était réellement une situation stressante. Finalement, je crois que j’ai eu un gros coup de chance. Juste après, je vois la sortie Chalk Farm, et on a finalement pu les rejoindre en tournant un peu par-ci par-là, avec une dizaine de minutes de retard.
Conclusion
C’est toujours beaucoup de plaisir quand je repense à ce séjour à Londres. D’ailleurs, j’ai fait une vidéo sur ma chaîne Studiocreator où je donne deux conseils qui valent de l’or, si tu veux jeter un œil :
- Apprendre l’anglais
- Se mettre à la méditation
💬 Et vous, quelle est votre histoire ?
Ce séjour à Londres m’a profondément transformé. Mais je sais que je ne suis pas le seul à avoir été bousculé (positivement !) par une expérience de vie forte ou un voyage initiatique.
Ces moments où l’on se sent « neuf » et où l’on se découvre une nouvelle confiance intérieure sont les plus précieux.
J’adorerais découvrir les vôtres !
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